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Bloom de Laurent Escoffier & David Franck


Leslunettes

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Bloom, QWG, 2008, 2 à 5 joueurs, 30 minutes **********

 

Bloom de Laurent Escoffier & David Franck, merveilleusement illustré par Alexandre Roche - le même gars à l’origine des couleurs de Troyes et Rattus et l'un de mes illustrateurs préférés - est un jeu de placement de tuiles. Si d'emblée le nom d'Alexandre Roche me sonne des cloches, je ne peux en dire autant du duo d'auteurs - pour tant soit peu éclectiques - que sont messieurs Escoffier et Franck. Non, ce n’est pas une prestigieuse griffe de prêt-à-porter ni de grands tailleurs parisiens.

Le jeu en français aurait pu se traduire "Floraison"... rien de très excitant quand on parle à un publique Gamerzz...il a pourtant remporté l'As du concours des créateurs en 2006 sous le nom "La Bonne soupe"..... ... de la bonne soupe aux jardins fleuris !?!... Ça me rappelle certaines rééditions de jeux comme celui du Maître Knizia « Queen of the Cupcakes » qui répondait autrefois du nom de « King of the Beasts »…bon… ça reste dans la royauté…

Pour autant, le duo n'en était pas, avec Bloom, à leurs derniers honneurs puisqu'ils ont remporté cette année le prix du jury de Cannes pour Looney Quest. Thème assez délirant tout de même; comme chacun des jardiniers de Bloom a une fixation bien particulière sur une couleur de fleur mais qu'il est contraint de fournir aux fleuristes des bouquets variés, je crains une forte dissonence cognitive parmi eux... Vous êtes donc un jardinier monoculturiste (à forte tendance autiste) qui cueille des brouettes de fleurs volées (kleptomanie particulière) à vos adversaires... pour composer les plus beaux bouquets et devenir le plus riche floriculteur de tout le lopin (obsession anxiogène doublée de mégalomanie assurée). Au final, en tant que jardiniers, vous n'en avez réellement jamais rien eu à cirer des fleurs… Ce qui compte ici, c’est: les bidous! et rien que les bidous! Le thème de Bloom aurait très bien pu être du genre "tapissons la toile de portraits d'Orlando Bloom", ç’aurait pu coller d’avantage. N’empêche, j’aime les couleurs, le thème audacieux pour un jeu et, après tout, la partie n’est pas tout à fait mauvaise.

 

 

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Description

 

En début de partie, chaque joueur se voit remettre 9 tuiles (3x3 cases) de sa couleur ainsi que des figurines « jardiniers », « animal de compagnie » et « ornement ». Sur les tuiles figurent des cases « pelouse » et des cases « fleuries ».

Tour à tour, les joueurs placeront une tuile sur la table en recouvrant partiellement les tuiles adverses (au moins une partie de la tuile posée doit toucher la table). La partie durera donc tout au plus 9 tours.

 

Les cases fleuries ainsi recouvertes (incluant celles de sa couleur) rapporteront 1 jeton « fleur » de couleur correspondante. Cette action représente la « cueillette des fleurs ».

 

Les fleurs ainsi recueillies iront dans la brouette (qui ne peut contenir qu’un certain nombre de fleurs en fonction du nombre de joueurs).

 

À tout moment ou lorsque sa brouette déborde, un joueur peut/doit vendre ses fleurs au marché…plus le bouquet est diversifié, plus il vaut cher (un bouquet de couleur unie ne valant rien) – mécanique bien pensée ici (même si elle manque de naturel) puisqu’il oblige à ne pas se concentrer sur une seule couleur; ce qui équilibre le jeu.

À chaque tour, également, un joueur peut poser ou déplacer ses figurines (à l’exception de l’ornement immuable) sur un espace du jeu. Les figurines empêche la pose de tuile sur l’espace occupé.

 

Si chaque joueur possède son jardinier au départ, il acquiert/débloque les autres figurines en fonction du nombre de cases fleuries de sa couleur.

 

Pointage et victoire

 

En fin de partie, en plus de l’argent rapporté par la vente de fleurs, les joueurs reçoivent également des points (sous forme d’argent…) pour :

-le nombre de cases fleuries de leur couleur;

-et le nombre de cases de pelouse rattachées à leur ornement (semblable aux champs dans Carcassonne).

Le joueur ayant le plus gros champ fleuri remporte aussi une prime « rendement » tandis que des « primes fraîcheurs » sont distribuées de façon proportionnelle à l’ordre des joueurs dans le tour sous la forme d’une formule n-1; n-2; etc.!!!!! (assez déroutant dans une règle de jeu…tout-de-même…)

NB. : Il existe en option une règle « tactique » qui permet de jouer son tour tant et aussi longtemps que l’on compte le moins de cases fleuries de sa couleur.

 

De comment que ça sent la rose

 

Pour élargir nos horizons sur Bloom, là où la mécanique de pointage diffère énormément de Hanging Gardens (les 2 jeux ont été publiés la même année), la pose des tuiles et le blocage des cases par des figurines est très similaire. Seule différence (et elle est de taille), dans Bloom, tout se joue sur le même « plateau » plutôt que sur des espaces individuels. Cette mécanique de pose, en quelque sorte secondaire à l’acquisition de tuiles et de cartes dans Hanging Gardens, se voit ici promue à la première place.

Bloom possède donc ce côté « à directement se couper l’herbe sous les pieds » que son « vis-à-vis » n’a pas (du moins pas aussi directement). Ce n’est donc pas une compétition à distance et en parallèle qui s’offre à nous mais bien une invitation à gruger sensiblement le parterre de ses adversaires.

Pour conclure, Bloom est un jeu sublime, malgré ma réticence initiale à y jouer. Je dois avouer que les couleurs ainsi que les illustrations m’ont finalement eu à l’usure. Le matériel est franchement de bonne qualité.

C’est un jeu de stratégie abstraite, qui tourne bien, sans ambiguïté pour tous les joueurs. Étonnamment le thème le rend séduisant pour des joueurs autrement épouvantés par les jeux de stratégie abstraite…

 

On peut regretter cependant quelques maladresses au niveau de la règle de calcul des points (en particulier n-1…) et de sa redondance.

 

Bloom a tout pour être un jeu original et sympathique sauf par ses mécanismes de rétribution qui achèvent d’enterrer la thématique. J’aurais personnellement souhaité quelque chose de plus coloré et d’extravagant comme son imagerie l’y invite. Et là, j’aurais beaucoup moins de peine à l’IMPOSER à un large public.

 

 

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