Pourquoi faites-vous des jeux?

[wildlife]

Mais dans l'ensemble, il me semble qu'il y a plein de jeux intéressants qui sont publiés chaque années, même s'il y a un peu trop de tentative à mon goût de faire du Puertoriquisme (d'essayer de faire un jeu qui ressemble à Puerto Rico pour en tirer le même succès, d'où l'interrogation). La diversité est là, et c'est ce qui compte!

 

Je n'ai rien contre le puertoriquisme en autant que ce n'est pas tout simplement un changement de nom des batiments,actions et plantations. Il doit y avoir des différences intéressantes pour que la formule soit légèrement différente.

[FDL]

il me semble que les jeux sont de plus en plus formulatiques. Si tel est le cas (et qu'est-ce que j'en sais?!), est-ce que les éditeurs jouent safe en ne produisant que des jeux formulatiques?

 

C'est une évolution naturelle. Au début d'un médium, on essaie toutes sortes de choses sans trop savoir ce qui va fonctionner. Puis, quand quelqu'un découvre un bon filon, d'autres vont essayer de décortiquer la recette pour l'améliorer, parfois avec succès, parfois non.

 

À mon avis, le jeu de société en est à ce stade: il y a encore de l'innovation "fondamentale," mais il y a aussi quelques genres assez bien établis qu'on essaie de développer plus en profondeur, ce qui fait qu'il y a plusieurs jeux basés sur les mêmes mécaniques gagnantes (avec diverses variations et combinaisons plus ou moins expérimentales) qui sont publiés. Je crois que c'est une situation saine. Du moins, beaucoup plus saine que celle qui sévit dans le jeu vidéo, où certains genres ont adopté des conventions tellement rigides que les produits ne se distinguent plus guère que par la taille et les coûts de production, ce qui rend les éditeurs encore plus allergiques au risque parce que les jeux coûtent trop cher, ce qui limite encore l'innovation, etc. Aujourd'hui, la plupart des jeux vraiment originaux sont vendus par téléchargement, on ne les trouve pas en magasins et les médias en parlent peu. Mais ça, c'est une autre histoire...

 

Pour ma part, je n'ai jamais vraiment conçu de jeux de société, mais des jeux vidéos, ça, j'en ai bien fait quelques dizaines. Pas tous publiés, mais la plupart. La raison pour laquelle je le faisais: parce que c'était une façon de gagner ma vie bien plus agréable que de travailler! Sérieusement, c'était un travail complexe et très, très sérieux, mais stimulant, parfois très créatif, etc. Alors je l'ai fait tant que j'ai eu du plaisir à le faire, puis je suis passé à autre chose. Je soupçonne que c'est pas mal la même chose pour la plupart des créateurs dans la plupart des métiers créatifs.

 

-- FDL

 

P.S.: Belle surprise que ton avatar Arilou; ça a fait ma journée! ;-)

[filou]

Excellent commentaire, François-Dominic! Ça rejoint exactement mon avis. J'hésitais à introduire la comparaison avec les jeux vidéo, mais j'en pense exactement la même chose que toi. Il y a quelque chose de génial à pouvoir créer un instrument ludique avec quelques bouts de cartons pour moins de 20$. Ça réintroduit la possibilité de prototyper LE JEU lui-même, et non pas la technologie.

 

Alors la question logique: à quand un boardgame signé FDL?

[FDL]

Alors la question logique: à quand un boardgame signé FDL?

 

C'est pas l'envie qui manque, mais le temps est plus difficile à trouver quand on est vieux et magané comme moi.

 

Peut-être à l'automne, qui sait?

 

-- FDL

[Zero]

Pour ma part, je n'ai jamais vraiment conçu de jeux de société, mais des jeux vidéos, ça, j'en ai bien fait quelques dizaines. Pas tous publiés, mais la plupart.

 

 

Pourrait-on savoir lesquels? Quelqu'un qui sait reconnaître un Arilou doit forcément s'y connaître en bon jeux vidéos! . Je m'ennuis des années 90 où les jeux vidéos étaient plus originaux les uns que les autres...

 

Je crois que tu as mis le doigt dessus sur l'équilibre entre la créativité et la rentabilité; plus un produit coûte cher à produire, moins de risques sont pris et plus la créativité est contrainte. Ce qui est dommage pour les jeux videos et les films. Ce qui est plutôt salutaire pour le jeu de société et le livre car leurs coûts de production sont loin de rivaliser avec ceux de ces medias modernes.