Interview de Sophie en février

[Romain]

Plusieurs d'entre vous l'ont lu depuis longtemps, mais pour les autres voici un entrevue que Sophie a donné à Reixou.

 

INTERVIEW

 

Bonjour Sophie, peux-tu te présenter ?

Avec plaisir. Je suis maman de 2 enfants, l’épouse de Martin chéri (qui travaille avec moi) et je bricole chez Filosofia depuis 6 ans maintenant à distribuer des bons jeux sur le Canada et à tenter d’en publier quelques-uns depuis 1 an et demi au Québec et en Europe.

 

Peux tu présenter en quelques mots comment Filosofia s'est créée ?

Filosofia est né dans ma tête – après avoir succombée à une envie folle de travailler dans le monde du jeu. Au tout début, j’avais une chaise et un petit bureau dans mon sous-sol de St-Lazare. Mon Martin chéri bossait à l’époque pour une grosse boite de l’industrie pharmaceutique – ce qui m’a permis de me lancer sans avoir trop à me préoccuper de l’épicerie et de l’essence dans la voiture J. Un an plus tard, j’ai rencontré Martin Bouchard sur un salon ou il venait faire la promotion de son jeu Similarius. Il m’a proposé de venir me donner un coup de main. Le problème, c’est qu’il s’est rendu indispensable et depuis, on rame ensemble !

 

La deuxième année, c’est Martin chéri qui est devenu indispensable. Il fallait quelqu’un pour organiser, mettre de l’ordre, servir les clients comme il faut, bref, donner une vrai structure à ce qui était au départ, qu’une idée folle.

 

Si Filosofia ressemble le moindrement à une société, c’est bien grâce à Martin chéri.

 

Depuis, l’équipe a grandi petit à petit. Nous sommes maintenant 11 personnes à se partager le travail entre la distribution canadienne (la plus grande part du travail) et la microédition.

 

Et peux-tu présenter l'équipe de Filosofia ?

Alors, il y a bien sur Martin chéri, le chef d’orchestre. Martin B. au développement et au marketing, Jean-Francois aux traductions, Jason à l’infographie, Philippe aux sites internet (et oui, nous en avons quelques-uns), Mathieu à la bande dessinée (Filosofia est également diffuseur de bande dessinée européenne au Canada), Salvator, Fred et Martin aux ventes, Danielle à la comptabilité, aux maux de tête et autres petits bobos (c’est la maman de la troupe !) et enfin, Jean-Marc (mon Schtroumpf Grognon) et David aux stocks.

 

Filosofia s’est particulièrement fait remarquer en 2007 avec ses nombreuses et excellentes sorties. Quel bilan tires-tu de cette année ? (Des loupés ? Des regrets ? … Des succès …)

Des succès, quelques-uns. Des regrets, pas vraiment. Des erreurs, oui bien sûr. La meilleure décision de 2007 – travailler avec Asmodée sur la distri de nos jeux en France. C’est une équipe du tonnerre qui connaît les jeux et qui travaille très bien. La mauvaise décision de l’année 2007 : avoir tiré trop peu de Kahuna …. Nous sommes en rupture depuis 6 mois

 

Filosofia lance bientôt son jeu 100 % bien à lui, Québec 1608. Peux-tu nous en dire plus ? Qui est l’illustrateur ? Principe du jeu (jeux de rôle, monopoly-like,…), format de la boite, etc…

Format de boite – le même que Chinatown. Il fera partie de la même collection. Jeu de majorité avec une mécanique de transfert de pouvoir ingénieuse et fluide. Illustrations : Michael Menzel (celui qui a fait Piliers de la Terre, Cuba et l’Age de Pierre, notamment). Idée du jeu : Nous sommes en 1608 (année de la fondation de la ville de Québec), vous représentez l’une des grandes familles nobles françaises à être venue s’installer en Nouvelle-France et votre but est de participer à la construction des plus beaux monuments et édifices de la Ville de Québec, et ce, sur 400 ans d’histoire. Bien sur, les pouvoirs politiques religieux, économiques et culturels viendront y jouer un rôle important, dépendamment du siècle… Bref, j’attends beaucoup de ce jeu.

 

Les 400 ans de Québec, c’est un thème trouvé par les auteurs ou c’est le thème qui a été décidé pour l’édition ?

C’est un thème que nous avions proposé il y a un bon bout de temps. Ca s’est passé autour d’une table, durant un rassemblement ludique où j’ai dit « Ca serait cool de faire un jeu pour le 400e de Québec ». Pierre et Philippe étaient autour de la table, ils ont relevé le défi et sont venus nous présenter la maquette l’an dernier. C’est tout simple finalement.

 

Qu’est ce qui vous décide à faire un jeu (à part qu’il est bon…généralement qu’est ce qui vous pousse – ou non – à produire un jeu) ?

L’envie de le faire partager au public s’il nous a fait craquer. Tout simple.

 

Attaches-tu une importance au thème, à l’illustrateur lorsque tu choisis un jeu ?

Au thème, oui. A l’illustration et au matériel beaucoup. Pour moi, l’expérience d’un jeu est autant visuelle, tactile que ludique. C’est une « sensation » complète plutôt qu’un simple exercice intellectuel.

 

Quel est le programme des sorties Filosofia pour 2008 ?

Vous en connaissez déjà beaucoup ! Très certainement quelques bons titres chez Kosmos, comme « Voyage au Centre de la Terre » de Rudiger Dorn, le prochain ALEA de Andreas Pelikan, Chinatown de Karsten Hartwig et une réédition d’un jeu 2 joueurs de la gamme Jeu pour 2 de chez Kosmos.

 

Et Funkenschlag en français avec relooking, c’est possible un jour ?

En fait, c’est plutôt une nouvelle boite avec un plateau France / Québec qui se prépare, pas un nouveau look. Mais ne me demandez pas à quel moment ça va sortir !

 

Vous serez présents à la GENCON. Pour un éditeur de jeux, comme pour les joueurs, l'événement de l'année est le salon d'Essen. Serez-vous présent cette année en tant qu’exposant ? Si oui, quelle (s) nouveauté (s) présenterez-vous ?

Si tout ce passe bien, on devrait être à Essen avec Québec 1608 en nouveauté.

 

Quel est ton jeu préféré de ces derniers temps ? Et ton jeu préféré ?

Ca change au fur et à mesure des découvertes, des humeurs, et surtout, des amis autour de la table…. J’aime beaucoup tous les jeux que nous avons publiés, bien sur, mais j’ai aussi des coups de cœur ailleurs, comme pour Le Collier de la Reine dont j’ai 18 copies dans mon bureau (j’en ai acheté une pile pour les offrir lorsqu’on m’invite à souper J. Ce jeu est à mon humble avis, un superbe travail de collaboration.

 

Merci pour ta collaboration.

Et bien de rien ! Il faut maintenant que je retourne à ma traduction de Chinatown en anglais !

 

Voilà ce que je peux vous dire des dernières nouvelles du Canada, en espérant avoir assouvi votre curiosité.