Un joueur en Asie

[Aléalogiste]

La Malaisie

 

La Malaisie est divisée en trois morceaux. Au sud-est de l’Asie, juste dessous la Chine à gauche du Cambodge et du Vietname, une pointe se nomme la Thaïlande qui à son sud devient la Malaisie. Cette partie de la Malaisie contient la capitale, Kuala Lumpur. Vous connaissez bien cette région si vous êtes adeptes de la série télévisée Insectia, particulièrement les premiers épisodes de la première saison. On en parle aussi à chaque année aux nouvelles en octobre à cause des moines qui marchent sur des braises. Une petite île se détache au sud de cette pointe malaisienne et s’appelle Singapour, une ville-état. Elle a déjà fait partie de la Malaisie.

 

 

Maintenant, on se déplace sur mer quelques centaines de kilomètres vers l’est et on tombe sur l’île de Bornéo. La plus grande partie de cette île, le sud, s’appelle Kalimantan et fait partie de l’Indonésie. Au nord, il y a trois morceaux. À l’ouest, la région malaisienne Sarawak. Elle est surtout connue pour ses coupeurs de têtes qui, heureusement, ne pratiquent plus de nos jours. À l’est, c’est la région Sabah, qui fait aussi partie de la Malaisie. C’est sur une île du nord-est du Sabah que s’est déroulée la toute première aventure de la série américaine Survivor. On connaît cette région aussi pour les fameux nid d’hirondelle de la grotte de Gomantong qui servent à faire une soupe, probablement la plus dispendieuse au monde. Ces nids sont suspendus au plafond de la grotte et les Malaisiens vont les chercher de manière artisanale avec une échelle en liane et bambou. Pour l’avoir vu de près, on me donnerait 5 millions et je ne grimperais pas dedans. Entre les deux régions, il y a un pays minuscule, le Bruneï. Son roi est l’homme le plus riche au monde ou tout près et son peuple, probablement le plus pauvre (des gens du Bruneï ne se sont pas gênés pour me le dire de cette façon).

 

 

J’ai visité le Sabah, avec sa forêt tropicale, sa faune et sa flore endémique extraordinaire et ses sites de plongées dont un qui est coté parmi les 10 plus beaux au monde. Le tourisme monte en flèche depuis 3 ans et bien que la tradition soit toujours bien ancrée, le touriste occidental sera très confortable (hormis les toilettes turques). Un pays très riche en culture, avec près de 82 dialectes en plus du Malais. Préférable de voyager avec un guide. Avec les repas à 3$ et les nuits à 12$, on économise en voyageant là-bas plutôt que de rester chez nous! On trouve les extrêmes sur place : plus grosse fleur au monde (Rafflesia), plus gros scarabée au monde, plus gros phasme au monde, etc. Inversement, il y a l’éléphant pygmé, la grenouille pygmée et l’écureuil pygmé. La sécurité n’est pas une préoccupation sur place. Je retournerais là-bas 100 fois plutôt que d’aller en Amérique centrale ou du sud. C’est pour moi le paradis sur Terre, revenir m'a brisé le coeur.

 

Revenons à nos moutons, les jeux. Je n’ai trouvé aucune boutique ludique. Quelques jeux classiques dans une boutique à grande surface dans le centre commercial moderne de la grande ville là-bas, Kota Kinabalu. J’ai donc dû fouiller pour trouver la culture ludique. Je reviens avec 4 exemples.

 

S’il y a un jeu traditionnel en Malaisie, c’est le Congkak (on utilise surtout le nom philipins Sungka, prononcer Tchougne-kâ). Il s’agit ni plus ni moins d’une variation d’un jeu traditionnel à l’échelle de la planète qu’on connaît surtout sous les noms Mancala ou Awele (Afrique). Ils ne sont pas si faciles à trouver et j’ai cherché très fort, en demandant partout et en passant par mes guides et leurs contacts. Il y a la version commerciale que j’ai vue dans trois boutiques seulement et grâce à des pistes car sinon, pas évident. Elle est beige, avec des coquillages et revient à environ 15$. Je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire artisanal. Il se trouvait à la boutique Art of Borneo au premier plancher du centre commercial Centre Point à Kota Kinabalu. Vous trouverez de jolis cadres d’insectes au meilleur marché à cet endroit aussi. Si les insectes vous passionnent, eux aussi sont pas mal difficiles à trouver au Sabah. Je vous recommande la boutique Handicraft à l’aéroport de Kota Kinabalu. Donc, le Congkak artisanal est le seul que j’aurai vu en 8 jours et c’était le seul à la boutique. Très rare. Venait avec des billes alors j’ai acheté le commercial pour avoir les coquillages. L’enfer à transporter car c’est énorme et hyper fragile.

 

Restait maintenant à voir si d’autres jeux étaient populaires. Je décide de faire un tour sur la jetée en fin d’après-midi à Semporna, le point de départ pour les excursions de plongées (et aussi un marché de poissons extraordinaire). J’ai vu des pêcheurs dans une petite cantine jouer avec ferveur aux dominos. Les pièces étaient déposées avec élan et ils devaient replacer régulièrement les dominos tellement ça jouait dur! (voyez comme ils sont mal posés dans les photos).

 

Au centre-ville de Semporna, alors que je cherchais une boutique de vêtements, des gamins bloquaient le trottoir. Ils étaient accroupis en cercle pour former une sorte d’arène. Les combats sont faits de bluffs. Les jeunes vous quêtes des pièces de monnaie pour pouvoir jouer à pile ou face, pièce dans la main fermée. Deviner juste vous permet de gagner la pièce. Ils y prenaient un malin plaisir.

 

Je n’ai vu aucun jeu de société moderne, que ce soit en boutique ou ailleurs. Les gens se divertissent au bar à karaoké, en jouant de la guitare et en regardant la télévision. Les garçons malais apprennent très jeune la guitare pour séduire les filles. Mon guide m’a d’ailleurs joué plusieurs chansons un soir dans un répertoire allant du classique malais à Oasis! J’ai vu une boîte à jeux traditionnels dans une boutique de l’aéroport de Sandakan. Le classique boîtier en bois qu’on ouvre et qui peut servir tantôt pour jouer aux échecs, tantôt au backgammon.

 

Les sources de revenus principales au Sabah sont la culture du palmier qui produit de l’huile, suivie par le tourisme. Les gens sont loin de notre culture ludique. Ma couverture aurait sûrement été différente si j’étais allé à Kuala Lumpur mais sur l’île exotique et reculée de Bornéo, je crois que le badminton vient bien avant les jeux de société!

 

Index des photos

 

1) Congkak malais, avec sûrement une inspiration chinoise (plusieurs chinois au Sabah, surtout à Sandakan où se trouve un temple boudhiste chinois qui a coûté près de 7 millions de Ringits (2.3 millions canadiens) il y a quelques années)

2) Tête de dragon du Congkak

3) Détails du plateau de Congkak avec les coquillages utilisés

4) Congkak artisanal comparé à la version commerciale

5) Pêcheurs jouant aux dominos

6) La partie de dominos très animée en cours

7) Boîte de jeux artisanale

8) Dés, backgammon, échecs et dames sont à l’honneur, aucun livret de règles

[Meeple]

 

Pas mal intéressant. merci.

[Madramir]

Vraiment super intéressant ! Ça donne le goût de partir en voyage.

 

J'ai déjà hâte à la partie 4

 

Terima kasih !

 

 

 

 

[Aléalogiste]

Vraiment super intéressant ! Ça donne le goût de partir en voyage.

 

J'ai déjà hâte à la partie 4

 

Terima kasih !

 

Wow, tu parles le Malais. Il a dit Merci beaucoup.

 

Et maintenant : Kasih Lasah.

 

Là si tu trouves...

 

En fait, c'est du Bajau, un des 82 dialectes. Ça veut dire Je t'aime beaucoup! Je ne te visais pas personnellement Madramir!