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Le prochain FELD !!


Takezo

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J'aime bien les explications de Zendor, et les tentatives de LucRivNord, mais pour moi, dire qu'on recherche juste une mécanique quand on achète un Feld, c'est comme dire qu'un film est bon juste à cause de son script, malgré des acteurs de série B. Il y a une limite à l'aveuglément et au cultisme voué à Feld!

 

C'est vrai que ses jeux sont, dans le détail, différents. Mais comme d'autres ont mentionné ici, j'arrive à identifier un Feld post-2011 d'un seul coup d'oeil. Ils ont en plus tous le même feeling quand je joue, et c'est un feeling fade que j'apprécie peu. C'est très certainement à cause de mes goûts personnels, mais dû au fait que plusieurs ici ont la même impression, il en convient donc de conclure qu'en plus des mécaniques et du look, qu'un jeu peut être jugé par l'expérience qu'on en tire. Chaque jeu est plus que la somme de ses composantes. Et dans le cas des jeux de Feld, ce "plus" est selon moi, négatif et nocif à l'expérience de jeu.

 

Aussi, j'ai l'impression que Feld a gagné une place dans le hobby, où tout le monde juge ses créations par le nom de l'auteur plutôt que par les jeux eux-même. C'était le même genre de chose qui se passait ici sur le forum il y a 10 ans, mais c'était Wallace qui attirait l'attention. Puis Rosenberg quelques années plus tard. Et ces trois auteurs sont, selon moi, tous tombés dans une vague de répétition où ils sortent encore et encore les même jeux. Étrange quand même.

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Pour être honnête j'ai backé beaucoup de jeux sur Kickstarter et j'ai été extrêmement déçu de tous et chacun d'entre eux jusqu'à maintenant.

 

Mais je sais pas, les designs de Feld me semblent d'une facilité sans nom. Et c'est du pareil au même à chaque fois.

 

Pour moi c'est trop mathématique, j'ai pas l'impression de jouer, j'ai pas l'impression d'être à Rome quand je joue à Trajan, j'ai pas l'impression d'être dans une station sous-marine quand je joue à Aquasphere, j'ai pas l'impression d'être à venice quand je joue à Rialto. J'ai l'impression d'être assis devant un Sudoku ou une formule mathématique à résoudre. Pour moi c'est un gros point négatif. Et pas besoin d'aller à l'autre bout du spectre dans l'ameritash total pour me plaire non plus, en fait je n'aime pas plus ça. Je ne suis pas un figurine whore.

 

Il y a un juste milieu qui m'apparaît un idéal à atteindre. Un euro à forte thématique, pour moi c'est le sweet spot. Quand le thème renforce la mécanique.

 

J'ai aussi quand un designer fait l'effort de sortir de sa zone de confort et de diversifié ses design. Je vois les images de ce nouveau Feld et je vois Trajan, je vois Aquasphere, Bora Bora, je vois Macao et Amerigo. Chacun des thèmes de ces jeux pourrait être plaqué sur l'autre et tout le monde n'y voit que du feu. C'est le même jeu. Les même équations mathématiques écrite d'une couleur différente.

 

C'est trop facile. Je trouve qu'il s'assoit sur ses acquis. Bon, le compte en banque commence à baisser, les taxes on montés...je dois remplir les coffres! Cette fois ça se passera en amérique du sud, je vais l'appeler Machu Pichu. Où il est mon proto de Bora Bora, ça va faire la job!

 

J'aime pas les point salads et Feld en est le roi. Je sais que cette opinion est divergeante dans le millieu. Peut-être que je la dit trop souvent aussi...

 

J'aime ça basher sur Feld.

 

Cela dit, ne pas aimer Feld d'égal pas nécessairement tripper sur les figurines en passant ;P

 

 

Avant toute chose dans la réponse que je m'apprête à donner, il faut savoir que je ne suis aucunement un fan des jeux de Feld. Mais je connais tous ses jeux (j'ai même consacré une partie de mon quiz aux JAB aux jeux de Feld il y a quelques années).

 

Donc, d'emblée, je vais rectifier le tir ici en apportant un peu de rigueur à une généralisation trop vite faite : les jeux de Feld ne sont pas tous pareils; ils ne sont pas tous des salades de points, ils ne sont pas tous beige non plus et dans quelques uns, on aurait de mal à voir un autre thème tant il colle bien aux mécanismes trouvés par l'auteur.

Des exemples?

 

Le nom de la rose : jeu de bluff où, comme dans le célèbre roman du même nom, on n'essaie pas de faire des points de toute sorte de façon mais on passe plutôt son temps à soupçonner les autres joueurs et à essayer de se faire passer pour le moins louche lorsque viendra le temps de faire les accusations du moine meurtrier à la fin. En vérité, on ne sait jamais qui est le meurtier. Ici en fait, Feld a plutôt choisi de se concentrer sur le climat inquisiteur si typique des chasses aux coupables si bien associées aux clergé catholique du Moyen âge. La mécanique du temps qui passe est une très belle trouvaille qui mène tout le suspense du jeu et le jeu est fait chez Ravensburger : de matériel de qualité en somme.

 

Les piliers de la terre : le duel des bâtisseurs : comme dans le livre au même titre, encore ici le thème est respecté : un joueur incarne le prieur Philippe voulant faire ériger une cathédrale médiévale alors que son adversaire, l'archevêque Walleran, veut plutôt qu'on mette l'emphase sur une forteresse. Pas de salade de points donc. Le but est simplement d'être le premier des deux joueurs qui arrivera à faire construire son bâtiment avant l'autre. La mécanique des choix de cartes dans une matrice de 3 X 3 est astucieuse et je ne me souviens pas avoir vu son pareil dans un autre jeu (elle ne fait pas penser à du Sudoku non plus!). Elle incarne aussi assez bien les initiatives voulant couper l'herbe sous le pied que les des adversaires tentent mutuellement de sa faire dans le roman. C'est un jeu Kosmos, deuxième éditeur en importance après Ravensburger en Allemagne. On ne lésine donc pas sur le matériel.

 

L'année du dragon : le 3e jeu édité de Feld demeure encore pour moi son chef d'oeuvre tant il a su bien marier le thème de la culture de la Chine médiévale avec des mécaniques sans le moindre hasard (du thème bien reflété sans recours au hasard est très rare; chose qu'on ne voit presque jamais dans les jeux américains avides de thématique forte). Qui plus est, il s'agit d'un jeu où on doit sauver les meubles bien plus que faire des points de toute sorte. Le thème se reflète en fait dans les nombreuses combinaisons d'événements qui surviennent avec les différents types de citoyens chinois qu'on recrute : un bâtisseur vous économisera la construction de palais (nécessaires pour héberger vos citoyens), un marchand pourra vous rapporter plus d'argent quand ce sera le temps de taxes, un médecin réduira le nombre de morts quand la peste arrivera alors qu'un fermier augmentera votre production de riz pour palier à la sécheresse qui arrivera tôt ou tard. Vous direz alors qu'on aurait pu appliquer ce thème à la France médiévale plutôt qu'à la Chine mais pas vraiment en fait: il se dégage de l'Année du Dragon des caractéristiques dignes de l'Extrême-Orient : une ambiance zen, encourageant la sagesse plutôt que le risque et valorisant le vieux plutôt que le neuf (les choses qui survivent dans le jeu sont plus solides que les choses qui viennent d'arriver). À la fin, gagnera le joueur qui aura le mieux survécu!

 

 

Ces preuves faites, j'ajouterai ensuite que Feld ne fait pas tant dans le facile. Le facile dans la création de jeu, c'es quand un auteur décide de mettre une carte avec du texte qui va expliquer ce qui se passe : on invente l'exception sur mesure juste pour coller au thème et juste parce que souvent, on est trop paresseux ou peu confiant que notre ensemble de règles inventées sans recours aux situations spéciales va se suffire à lui-même. Encore une fois, les jeux américains en sont pleins d'exemples.

 

 

Enfin, je dirai que ça me fait toujours bien rire quand je vois des gens dire d'un jeu qu'il n'y a pas assez de thème. Mais qui sont-ils donc pour être capable de reconnaître un thème aussi pointu que celui des mines du XIXe siècle dans la région du Rhin pour le jeu Khole & Kolonie ?

Quand Québec fut publié, nombreux furent ceux qui le décrièrent comme un jeu abstrait complètement artificiel dans son thème. Tom Vasel m'avait dit "Mais pourquoi voudrait-on faire un jeu sur le thème de Québec?!! C'est tellement peu inspirant". Le lendemain je rencontrais Jason Mattews (co-auteur de Twilight Struggle) qui me disait : "oh c'est toi qui es derrière Québec ?! Wow! Quel jeu intéressant! J'aime bien aussi comment les sphères d'activités économique, culturelle, politique et religieuse représentent bien les dynamiques qui s'appuient mutuellement et qui ont traversé l'histoire de la ville". Ce sur quoi je l'ai remercié d'avoir su reconnaître ce que j'avais tenté de faire avec le thème de mon jeu.

Matthews travaille à Washington; c'est un fonctionnaire politique américain. Il s'intéresse beaucoup à l'histoire des nations. Vasel est un prof de math au secondaire et un pasteur protestant à ses heures. Sa culture générale est plutôt limitée. Alors quand un gars comme Vasel me dit que mon jeu n'est pas digne d'intérêt à cause du thème, mettons que son statut notoire de critique de jeu perd beaucoup de sa crédibilité. Les mêmes pensées provenant de Matthews me feraient plus réfléchir.

Donc tout ça pour dire que quand vous trouvez que des jeux ont un thème bien plaqué et peu résonnant comme ce qu'on reproche à Bora Bora, à Macao ou à Rialto de Feld, commencez donc par vous informer sur les thèmes de ces jeux avant de dire qu'ils sont secs et abstraits. Vous aurez au moins plus de crédibilité dans votre critique.

 

 

 

 

Puisque nous parlons de thème, encore une fois, je trouve très faibles tes explications et je rejoins Never sur certains points. C'est une des choses les plus simplistes de réduire l'opinion des gens sur l'intégration d'un thème à un jeu sur la base de leur connaissance avancée du thème. Si ces connaissances avancées sont nécessaires pour l'appréciation du thème, je n'ai aucun problème pour affirmer que l'auteur a échoué dans le design de son jeu et qu'il ne s'étonne pas s'il n'obtient pas de succès avec son jeu.

 

Je ne connais n'y Matthiews (je n’ai même jamais joué à Twilight Struggle) et je ne connais pas personnellement Vassal (je ne suis pas toujours d'accord avec ces opinions), mais ses opinions sont les siennes et de réduire son opinion avec tes sous-entendus qu'il n'y connait rien est encore une fois, très simpliste. C'est comme si je me permettais de dire que Matthiew a bien le temps de s'y connaitre en histoire, car étant fonctionnaire de l'état, il a juste ça à faire. Ça serait simpliste et gratuit.

 

 

Bon. Maintenant pour ma soi-disante simpliste et faible explication qui fait qu'un thème d'un jeu est plus ressenti si on le connaît davantage. Il semble que j'en ai heurté quelques uns ici avec cette affirmation. Je vais y aller d'un autre exemple plus clair.

 

Qui ici connaît la saga Game of Thrones? Beaucoup probablement. Difficile d'échapper à la popularité grandissante de la série télévisée depuis six ans quand ce ne sont pas les romans qu'on peut avoir entendu parler ou lu. Maintenant qui connaissait Game of Thrones en 2003? Une bien moins importante cohorte qu'aujourd'hui, à n'en point douter. Je n'en faisais pas partie. C'est pourtant en 2003 que je jouais pour la première fois au jeu de plateau Game of Thrones, dont la toute première édition venait d'apparaître à l'époque. On a eu beau m'expliquer les raisons d'être qui justifiaient les positions de départ des clans en conflits sur la carte de Westeros, ça ne me disait pas grand chose d'autres qu'un monde fictif médiéval fantastique. Et quand je jouais le clan Stark et la carte d'Eddard Stark, cet homme réputé être l'une des plus fines lames du royaume, chef de son clan et homme de confiance du roi Robert Baratheon, pour moi ce n'était qu'une carte avec deux symboles d'épées. Ces deux symboles d'épées me permettaient d'éliminer deux troupes adverses dans un combat où je gagnais en utilisant la carte d'Eddard Stark. Depuis, j'ai lu presque tous les romans et je suis à jour dans la sixième saison de la série télévisée. Quand je joue à Game of Thrones dorénavant, je comprends beaucoup mieux pourquoi la carte d'Eddard Stark est si efficace.

C'est ça s'informer sur un thème pour mieux le ressentir dans un jeu.

 

Je consens à dire que les jeux de Feld n'ont pas des thèmes sensationnalistes et aussi excitants que Game of Thrones. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'ils sont complètement artificiels. Si les éditeurs se donnent la peine de trouver un thème aux jeux de Feld, c'est bien parce qu'ils y voient des échos aux mécaniques que ces jeux proposent.

Quand on prend Trajan par exemple et qu'on lui reproche de ne pas se sentir en Rome antique, c'est plus souvent qu'autrement parce qu'on se limite aux images les plus répandues du monde Romain : les combats de gladiateurs, les courses de chars, Jules César, les dieux romains, etc.

Mais si l'on s'attarde sur l'empereur Trajan qui donne son nom au jeu, on peut voir soudainement un tout nouveau sens donné aux actions des joueurs qui s'y déploient.

Le règne de Trajan fut l'un de plus prospères que les Romains ont connus. L'empereur avait l'ambition d'embellir Rome avec un plan architectural de grande envergure, faisant ériger bon nombre de monuments qui font encore la beauté de la ville aujourd'hui. Ce sont ses ambitions qu'on voit illustrées dans les actions de construire divers bâtiments dans le jeu, encourageant par des points de victoire exponentiels le joueur qui en construit beaucoup.

C'est sous Trajan aussi que l'empire romain connu son apogée dans l'étendu géographique de ses limites : une facette que l'on voit dans les déplacements des légionnaires romains que les joueurs peuvent effectuer dans toute l'Europe comme stratégie.

Trajan a également appliqué une politique alimentaire pour aider les citoyens romains, fait reconstruire le Circus Maximus à plus grande échelle (le premier était incendié) pour accueillir et encourager encore plus jeux et de spectacles, et c'est également l'un de premiers empereurs romains qui éprouvait une tolérance et une ouverture religieuses envers les groupes marginaux de l'époque à Rome, comme les Chrétiens. Ces trois réalités sont représentées dans le jeu par les jetons de pain, de casque de gladiateur et de feu sacré religieux que les joueurs doivent se doter à chaque fin de quart de partie s'ils ne veulent pas perdre des points de victoire.

Je pourrais en ajouter d'autres mais je crois que vous avez saisi ce que je veux dire sans être trop simpliste cette fois!

 

Quant à Tom Vasel et au fait que c'est un exemple très simpliste de le réduire à quelqu'un qui ne connaît rien aux jeux par les raisons que j'ai évoquées, je n'ai jamais voulu insinué que Vasel est un ignorant dans la matière. Il connaît les jeux. Il sait reconnaître généralement ce qui peut être bon ou mauvais. Mais ses préférences semblent aussi très (trop) orientées vers les mêmes genres. Je tenais simplement à faire un contraste entre la subjectivité hermétique de Vasel et l'esprit plus ouvert de Matthews. Ce n'est d'ailleurs pas d'hier que j'ai décelé le manque d'ouverture et de sérieux de Tom Vasel dans ses critiques. On n'a qu'à voir son top 10 des jeux qu'il trouvait surévalués en 2006 : 8 sur 10 sont ou bien abstraits, ou bien des Euros. Et quand on regarde son top 100 de ses jeux préférés de tous les temps en 2015, les 9 premiers sont tous des jeux américains caractérisés par des multitudes de cartes aux effets divers apportant plein d'exceptions aux règles, ou encore par des armées de figurines dans des jeux de guerre ou des dungeon crawler. On aura beau dire que ces opinions sont les siennes et que si on n'aime pas ses choix, c'est gratuit et simpliste de le dévaloriser mais le fait est que Tom Vasel n'est pas n'importe qui : c'est littéralement le plus connu et le plus suivi des critiques de jeux de société sur la planète. Avec une telle notoriété vient aussi une responsabilité. Quand il critique des jeux et qu'une fois sur deux il lance son "Where's the theme?", c'est son devoir de réaliser que toute sa notoriété à une influence; et cette influence ne devrait pas se réduire à dire que les meilleurs jeux sont ceux où il faut absolument ressentir le thème quitte à cracher sur les Euros parce qu'ils faut se forcer à connaître leur thème.

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Moi ce que je dit c'est que, maintenant que je sais tout ça sur l'empreur Trajan (je le savais déjà mais jouons le jeu) et bien je comprend mieux le choix de thème et/où de mécanique, mais Trajan n'en devient pas moins sec et mathématique et ça ne deviens pas subitement un grand jeu!

 

C'est ce que je dit. :)

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Je suis un peu gêné de venir jouer à l'avocat du diable avec l'un des monuments du forum, mais je crois que Zendor l'échappe avec ces passages-là :

Zendor, on 14 May 2016 - 04:03 AM, said:snapback.png

Je tenais simplement à faire un contraste entre la subjectivité hermétique de Vasel et l'esprit plus ouvert de Matthews. Ce n'est d'ailleurs pas d'hier que j'ai décelé le manque d'ouverture et de sérieux de Tom Vasel dans ses critiques. On n'a qu'à voir son top 10 des jeux qu'il trouvait surévalués en 2006 : 8 sur 10 sont ou bien abstraits, ou bien des Euros. Et quand on regarde son top 100 de ses jeux préférés de tous les temps en 2015, les 9 premiers sont tous des jeux américains caractérisés par des multitudes de cartes aux effets divers apportant plein d'exceptions aux règles, ou encore par des armées de figurines dans des jeux de guerre ou des dungeon crawler.

Oui, Vasel préfère les jeux un peu plus améritrash, mais si on regarde le reste de son top 100 de 2015, des jeux qu'ils considèrent tous comme excellents, on voit qu'il y a autant sinon plus d'euros que d'améritrash dans sa liste. Vasel a vu neigé, il a côté plus de 4000 jeux sur BGG, c'est donc normal qu'il connaisse maintenant ce qu'il aime ou pas. C'est aussi normal qu'il aborde à reculons certains types jeux lorsque le moment arrive d'y jouer. C'est normal, il est humain... Mais il leur donne quand même une chance et, au final, est parfois surpris du résultat. Je trouve ça réducteur de parler de subjectivité hermétique et de le décrire comme quelqu'un ayant peu de culture parce qu'il n'est pas un fonctionnaire politique qui s'intéresse à l'histoire des nations... À mon avis ce qui fait de quelqu'un un bon critique de jeu, c'est sa culture ludique et non sa culture générale.

Ce qui écoeure Vasel, ce n'est pas le thème lui-même, c'est la connexion entre le thème et les mécaniques. Beaucoup d'euros ont un thème pasted-on. Le thème peut être super intéressant et le jeu regorger d'information se rapportant à ce thème, mais si tout ce thème ne se reflète pas sur le gameplay il va chialer.

La réalité, c'est que si quelqu'un ne connait rien à un thème particulier, ça ne devrait pas nuire à son appréciation du jeu. Si l'on connait le thème, on peut apprécier les clins d'oeil que le designer fait aux joueurs qui sont familiers avec ce thème. Mais s'il faut être familier ou s'intéresser à un thème particulier pour pouvoir apprécier un jeu, c'est à mon avis le signe d'un jeu raté. Je ne connais rien (et ne m'intéresse pas particulièrement) aux thèmes de Bruxelles 1893, Rococo et Patchwork et pourtant je trouve que ce sont trois excellents jeux.

Zendor, on 14 May 2016 - 04:03 AM, said:snapback.png

On aura beau dire que ces opinions sont les siennes et que si on n'aime pas ses choix, c'est gratuit et simpliste de le dévaloriser mais le fait est que Tom Vasel n'est pas n'importe qui : c'est littéralement le plus connu et le plus suivi des critiques de jeux de société sur la planète. Avec une telle notoriété vient aussi une responsabilité. Quand il critique des jeux et qu'une fois sur deux il lance son "Where's the theme?", c'est son devoir de réaliser que toute sa notoriété à une influence; et cette influence ne devrait pas se réduire à dire que les meilleurs jeux sont ceux où il faut absolument ressentir le thème quitte à cracher sur les Euros parce qu'ils faut se forcer à connaître leur thème.

 

iiiiiiiiiiiiiih... (faut que je me retienne) iiiiiiiiiiiiih.... (pas capable)

BULLSHIT !!!

J'en ai assez de cet argumentaire que l'on entend partout de nos jours. "Si t'es célèbre, t'as une responsabilité envers tes fans". A-t-on une si faible opinion de nos congénères qu'on les croit, à l'inverse de nous-mêmes bien sûr, incapables de se faire une idée par eux-mêmes ?

La responsabilité, c'est le devoir de répondre de ses actes, toutes circonstances et conséquences comprises. Pour autant que je sache, Vasel assume parfaitement tout ce qu'il dit sur son show.

Tom Vasel est devenu populaire justement parce qu'il est comme il est. Maintenant qu'il est rendu "big", il faudrait qu'il change sa façon d'être et de présenter ses critiques pour ne pas froisser certains individus ? C'est impossible de faire une critique objective d'un jeu. Et aussitôt que c'est subjectif, on tombe avec la partialité de l'individu faisant la critique.

Finalement, Vasel n'est pas un Dieu que ses fidèles écoutent aveuglément, sinon comment expliquer que Vasco da Gama soit mieux coté ET plus vendu que Duel of the Ages II ? Peut-être que ceux qui vont accorder une grande importance à l'opinion de Tom Vasel sont justement ceux qui croient qu'il faut ressentir le thème quitte à cracher sur les euros aux thèmes plus obscurs ?

Alors cessons, je vous en prie, de vouloir protéger le peuple; il est assez grand pour penser par lui-même. Et s’il n'est pas capable, ben tant pis pour lui.

P.S. Ça me fait penser à cette délicieuse anecdote de Clint Eastwood :

"I remember going to a huge waterfall on a glacier in Iceland. People were there on a rock-platform overlook to see it. They had their kids. There was a place that wasn't sealed off, but it had a cable that stopped anybody from going past a certain point. I said to myself, You know, in the States they'd have that hurricane-fenced off, because they're afraid somebody's gonna fall and some lawyer's going to appear. There, the mentality was like it was in America in the old days: If you fall, you're stupid."

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Merci de nourrir ce débat Hibou!

 

Te réponse me permet de clarifier encore davantage l'idée principale de mon message qui semble encore avoir du mal à faire son chemin.

 

 

 

Je suis un peu gêné de venir jouer à l'avocat du diable avec l'un des monuments du forum, mais je crois que Zendor l'échappe avec ces passages-là :

Zendor, on 14 May 2016 - 04:03 AM, said:snapback.png

Je tenais simplement à faire un contraste entre la subjectivité hermétique de Vasel et l'esprit plus ouvert de Matthews. Ce n'est d'ailleurs pas d'hier que j'ai décelé le manque d'ouverture et de sérieux de Tom Vasel dans ses critiques. On n'a qu'à voir son top 10 des jeux qu'il trouvait surévalués en 2006 : 8 sur 10 sont ou bien abstraits, ou bien des Euros. Et quand on regarde son top 100 de ses jeux préférés de tous les temps en 2015, les 9 premiers sont tous des jeux américains caractérisés par des multitudes de cartes aux effets divers apportant plein d'exceptions aux règles, ou encore par des armées de figurines dans des jeux de guerre ou des dungeon crawler.

Oui, Vasel préfère les jeux un peu plus améritrash, mais si on regarde le reste de son top 100 de 2015, des jeux qu'ils considèrent tous comme excellents, on voit qu'il y a autant sinon plus d'euros que d'améritrash dans sa liste. Vasel a vu neigé, il a côté plus de 4000 jeux sur BGG, c'est donc normal qu'il connaisse maintenant ce qu'il aime ou pas. C'est aussi normal qu'il aborde à reculons certains types jeux lorsque le moment arrive d'y jouer. C'est normal, il est humain... Mais il leur donne quand même une chance et, au final, est parfois surpris du résultat. Je trouve ça réducteur de parler de subjectivité hermétique et de le décrire comme quelqu'un ayant peu de culture parce qu'il n'est pas un fonctionnaire politique qui s'intéresse à l'histoire des nations... À mon avis ce qui fait de quelqu'un un bon critique de jeu, c'est sa culture ludique et non sa culture générale.

Ce qui écoeure Vasel, ce n'est pas le thème lui-même, c'est la connexion entre le thème et les mécaniques. Beaucoup d'euros ont un thème pasted-on. Le thème peut être super intéressant et le jeu regorger d'information se rapportant à ce thème, mais si tout ce thème ne se reflète pas sur le gameplay il va chialer.

La réalité, c'est que si quelqu'un ne connait rien à un thème particulier, ça ne devrait pas nuire à son appréciation du jeu. Si l'on connait le thème, on peut apprécier les clins d'oeil que le designer fait aux joueurs qui sont familiers avec ce thème. Mais s'il faut être familier ou s'intéresser à un thème particulier pour pouvoir apprécier un jeu, c'est à mon avis le signe d'un jeu raté. Je ne connais rien (et ne m'intéresse pas particulièrement) aux thèmes de Bruxelles 1893, Rococo et Patchwork et pourtant je trouve que ce sont trois excellents jeux.

 

 

Oui, c'est exactement ça que je tente de faire comprendre!

 

Je pense d'ailleurs avoir bien démontré mon point avec mon exemple du jeu de Game of Thrones : quelqu'un qui ne connaît rien à cet univers et qui joue au jeu pourra l'apprécier à sa juste valeur comme un excellent produit, comme c'était exactement mon cas quand j'y ai joué pour la première fois il y a maintenant 13 ans. Quelqu'un qui connaît le thème en plus pourra l'apprécier davantage.

 

Avec tous le imbroglios qui se sont ajoutés à ce sujet initial sur les nouveaux jeu de Feld, je rappelle que mon intervention initiale n'avait qu'un objectif au départ : faire comprendre que le fait qu'on ne ressente pas les thèmes des jeux de Feld n'est pas un bon argument pour traiter ses jeux de somnifères ou de divertissements insipides.

 

 

 

Je vois par compte qu'on s'est accroché beaucoup plus au fait qu'il faut avoir une vaste culture pour être capable d'apprécier un jeu doté d'un thème avec mon exemple de Tom Vasel.

J'ai pourtant écrit que Tom Vasel connaît les jeux et qu'il sait reconnaître généralement ceux qui sont bons de ceux qui sont mauvais.

Comme Hibou le dit, Tom Vasel a effectivement plus de 4000 jeux cotés à son actif; et pour cause : ses critiques sur Dice Tower ont déjà 11 d'existences sur le Web. Il est le premier, sinon l'un des tout premiers, à avoir su profiter d'Internet comme d'un outil télévisuel et auditif puissant et fort efficace pour éclairer les passionnées de jeux de société dans leurs achats. Et pendant que son initiative a su faire de nombreux émules (ex : Board game Brawl, Radho runs through it, Jon Gets games, Drive thru review, etc.), Vasel a su garder la tête d'affiche en s'entourant d'une équipe avec des noms comme Ryan Metzler, Zee Garcia, Sam Healy et Barry Doublet, dont les goûts étaient variés et grâce à qui tous les types de joueurs pouvaient trouver leur compte dans leur recherche de bons achats.

Mais voilà. Quand je dit que Tom Vasel est d'une subjectivité hermétique et quand j'affirme qu'il manque de responsabilité à cause de sa notoriété, je suis tout à fait conscient que l'objectivité est impossible à obtenir dans ce qu'il fait. Et j'acquiesce volontiers qu'il sait reconnaître d'excellents jeux Euros.

Ce qui me consterne (et qui je crois, devrait en consterner plus d'un), c'est le fait qu'avec toutes ces années d'expériences, Vasel devrait montrer un peu plus de....

 

(bon; attendez que je cherche mes mots cette fois parce que ça semble toujours délicat et je ne pourrai plus aller au gale des Oliviers mon non plus si ça continu!)

 

...un peu plus de rigueur et de professionnalisme. Quand Vasel chiâle parce qu'il trouve que le thème est artificiel, il met encore plus l'emphase sur la subjectivité de l'exercice critique auquel il se commet depuis plus de 10 ans. Plus de 10 ans à avoir critiqué plus de 4000 jeux... me semble qu'on en revient à un moment donné du thème qui doit coller au jeu quand on on a une telle feuille de route. Me semble que quand on demeure le critique de jeux de société no 1 depuis tant d'années et que notre chronique est devenue une petite institution, on peut trouver d'autres raisons que le thème qui ne va pas avec les mécaniques pour dire d'un jeu qu'il n'est pas si bon. Me semble qu'on se doit bien de montrer un peu plus de rigueur objective à cet auditoire qui nous est resté fidèle et grandissant et à qui on doit notre notoriété.

Et là, n'allez pas croire que je dit de Tom Vasel qu'il est totalement incapable d'apprécier un jeu sans thèmes. Ce n'est pas ça que je dit! J'ai même découvert des perles de jeux de stratégie abstraite grâce à lui!

 

Ce que je reproche à Tom Vasel découle exactement de ce que Hibou dit : la réalité, c'est que si quelqu'un ne connait rien à un thème particulier, ça ne devrait pas nuire à son appréciation du jeu. Dans le cas de Tom Vasel, on dirait que ça lui nuit plus souvent qu'autrement. Quand on voit les jeux qu'il hisse toujours au top de ses préférences, quand on sait le nombre de jeux d'il a évalués depuis plus d'une dizaine d'années, ce critique respecté et connu devrait montrer une certaine maturité et ne pas exclure des jeux de son top juste parce qu'il ne ressent pas leur thème : un manque de ressentiment qui aurait moins lieu d'être si Vasel connaissait tous les thèmes de tous les jeux à thème qu'il critique.

"Oui, mais c'est ça que Vasel aime le plus les jeux avec des thèmes forts" vous allez me dire. Oui, je sais. Mais Vasel veut aussi dire au monde ce que sont les bons jeux à acheter. Et Vasel s'efforce avec succès de rester la référence no 1 pour conseiller le monde sur les bons jeux à acheter.

Mais les bons jeux à acheter ne sont pas forcément les jeux préférés de Vasel, soient les jeux où il faut absolument ressentir le thème.

 

Certains jeux de Feld en sont par exemple!

 

 

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Très bonne réponse, Zendor ! C'est plus clair maintenant.

 

J'ai d'ailleurs eu une super idée de jeu qui devrait plaire à Tom. Check le concept : "Trading in the mediterranean... with Zombies !". Pensez-vous que ça va lui plaire ?

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...un peu plus de rigueur et de professionnalisme. Quand Vasel chiâle parce qu'il trouve que le thème est artificiel, il met encore plus l'emphase sur la subjectivité de l'exercice critique auquel il se commet depuis plus de 10 ans. Plus de 10 ans à avoir critiqué plus de 4000 jeux... me semble qu'on en revient à un moment donné du thème qui doit coller au jeu quand on on a une telle feuille de route. Me semble que quand on demeure le critique de jeux de société no 1 depuis tant d'années et que notre chronique est devenue une petite institution, on peut trouver d'autres raisons que le thème qui ne va pas avec les mécaniques pour dire d'un jeu qu'il n'est pas si bon. Me semble qu'on se doit bien de montrer un peu plus de rigueur objective à cet auditoire qui nous est resté fidèle et grandissant et à qui on doit notre notoriété.

Et là, n'allez pas croire que je dit de Tom Vasel qu'il est totalement incapable d'apprécier un jeu sans thèmes. Ce n'est pas ça que je dit! J'ai même découvert des perles de jeux de stratégie abstraite grâce à lui!

 

Ce que je vois encore comme nuance ici, c'est la différence entre critique et top. Je crois que Vasel sait reconaître les bons jeux, mais que tant qu'à lui, dans son top, sur 4000 jeux, ce sont vraiment ses jeux préférés où ses critères personnels font la petite différence qui s'y hissent.

 

Mon exemple personnel serait Android: Mainframe, que j'ai découvert récemment. Le thème est des plus plaqués: si je n'étais pas amateur de l'univers Android, je n'y verrais qu'un jeu abstrait. Et avec raison, car il en était un à la base avant cette réédition. Mais malgré le thème plaqué, je lui reconnais d'immenses qualités. J'ai vraiment apprécié mes parties et il a cette petite profondeur extra que seul les abstraits ont. Ceci dit, malgré sa belle mécanique, il ne sera jamais dans mon top 10, car même si je connais bien le thème, l'expérience n'est pas entièrement submersive car le thème est plaqué.

 

Donc au final, Vasel devrait être un critique juste avec toute l'expérience qu'il a, et savoir reconnaître les forces de chaque jeu (ce qu'il fait je crois dans ses vidéo). Ensuite, pour son top, il peut bien y mettre ce qu'il veut selon ses préférences personnelles.

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